Carnet de Julien Ricciarelli-BonnalTrop de bruit, pas assez de sens.

12 juillet 2025

Chaque jour, des milliers de contenus se déversent sur nos écrans, comme une pluie continue de mots, d’idées, de convictions prêtes à l’emploi. Des posts, des vidéos, des infographies, des punchlines calibrées pour l’attention fugace.

Tout le monde s’exprime. Tout le monde partage. Tout le monde prétend transmettre quelque chose.

Et pourtant, dans ce tumulte, quelque chose se perd.

On ne lit plus vraiment, on survole. On ne retient pas, on accumule. On consomme des idées comme on avale des snacks, par habitude ou par réflexe, sans jamais laisser le temps à quoi que ce soit de s’ancrer profondément. Les contenus se succèdent, interchangeables, souvent creux, parfois brillants mais aussitôt effacés par les suivants. Et à la fin de la journée, cette impression étrange de saturation : avoir lu sans comprendre, entendu sans écouter, rempli sa tête sans nourrir son esprit.

Ce n’est pas un problème d’algorithme, ni une question de format. C’est un phénomène plus large, plus insidieux : la disparition progressive du sens derrière l’explosion des signaux. Trop de bruit. Trop de messages. Trop de “voix” qui veulent parler plus fort que les autres, quitte à répéter ce qui a déjà été dit cent fois.

Ce besoin constant d’exister dans le flux finit par aplatir tout le monde. On édulcore ses convictions pour ne pas froisser. On aligne des mots-clés pour flatter l’algorithme. On produit sans penser, ou en pensant à l’effet plutôt qu’à la valeur. Et pendant ce temps-là, la pensée recule. Elle devient accessoire. Elle devient lente dans un monde qui ne valorise que ce qui est rapide, visible, quantifiable.

Penser, c’est pourtant une action radicale. C’est oser ralentir, au risque d’être invisible. C’est refuser la répétition confortable, pour chercher ce qui n’a pas encore été formulé. C’est accepter de ne pas plaire tout de suite, de ne pas faire l’unanimité, de ne pas “performer”. Penser, ce n’est pas briller — c’est creuser.

Dans ce contexte, publier moins mais dire mieux n’est pas un luxe : c’est une nécessité.

Il ne s’agit pas de mépriser les autres. Ni de se poser en juge de ce qui se fait. Il s’agit juste de reprendre un peu de recul, de retrouver un ancrage. Parce que la parole a encore du poids quand elle n’est pas noyée. Parce que le silence, parfois, vaut mieux qu’un enième avis tiède. Parce que le contenu n’est pas une fin en soi, mais un moyen de porter une vision, une idée, une expérience vécue — et pas un simple coup de com’.

Ce n’est pas un manifeste, encore moins une leçon.

C’est un contrepoint. Un contre-temps, peut-être.

Une manière de dire : on peut faire autrement.

Et que ceux qui veulent faire différemment n’ont pas à s’en excuser.

✍🏻 Julien Ricciarelli-Bonnal
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📧 julien@ricciarelli.eu
📞 09 72 19 21 58

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