Il y a des journées où l’on s’éreinte à enchaîner les slides, polir une maquette, déplacer une virgule dans un texte et ajuster une couleur qui n’intéresse personne, persuadé de travailler « pour le client » alors qu’en réalité on n’a toujours pas croisé la seule personne qui compte vraiment, celle qui utilisera le site, lira le contenu au mauvais moment de sa journée, décidera en trois secondes si elle poursuit ou non, cliquera peut-être, ou passera son chemin sans même se souvenir de nous.
C’est généralement à cet endroit que la perspective bascule : notre métier n’est pas de flatter celui qui paye la facture ni de cocher des cases internes, mais d’orchestrer une rencontre qui tienne debout dans la vraie vie, avec des mots qui respirent et une structure qui laisse passer l’intention sans la noyer ; dans mes missions, je commence souvent par travailler le référencement SEO pour comprendre quelles portes les visiteurs ouvrent réellement, quelles promesses ils viennent chercher, et comment les emmener sans détour vers la réponse qui leur correspond.
Ensuite je préfère bâtir sur une identité claire : un branding solide, qui ne se limite pas à un logo mais qui traduit visuellement et verbalement ce que l’on défend, qui aligne les détails, du ton d’un bouton jusqu’au rythme d’une page. Quand ces fondations tiennent, on cesse de produire pour les comités internes et l’on recommence à produire pour ce fameux client invisible, celui qui ne nous doit rien mais qui, quand on le respecte, finit par nous choisir sans avoir l’impression de prendre un risque.
