C’est un virage.
Il y a des matins sans feu.
Tu ouvres les yeux, mais la lumière reste éteinte à l’intérieur.
Ton agenda te regarde, vide ou trop rempli, peu importe : rien ne t’appelle.
Et en moins de dix minutes, ton cerveau tranche :
« Mauvaise journée. »
Mais si c’était autre chose ?
Et si cette journée-là, que tu juges si vite, n’était pas un échec à éviter…
mais un tournant à écouter ?
Un virage, par définition, ça trouble la vue.
Tu ralentis, tu perds tes repères, tu ne vois pas ce qui arrive.
Mais c’est justement là que quelque chose change.
Pas à la surface, non.
Dedans.
Ces journées où tu te sens “off” ne sont peut-être pas vides.
Elles sont pleines de signaux.
Un besoin de repli.
Un recalibrage en cours.
Un refus inconscient de continuer dans une direction qui ne sonne plus juste.
Tu crois que rien ne se passe.
Mais parfois, une question germe.
Une image revient.
Une intuition nouvelle affleure.
Dans mon parcours, je me méfie des matins trop parfaits.
Et je respecte les jours brumeux.
Parce qu’ils m’ont souvent offert plus de lucidité que les jours pleins de to-do et de performance.
Alors non, ce n’est pas une mauvaise journée.
C’est un virage.
Et les virages, ça ne se prend pas à fond.
Ça se sent.
Ça s’écoute.
Et souvent, ça mène ailleurs.
— Julien Ricciarelli-Bonnal
julien@ricciarelli.eu
www.ricciarelli.eu