Carnet de Julien Ricciarelli-Bonnal« On a besoin de visibilité. »

16 juillet 2025

Réflexions sur un faux problème devenu manie collective.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu cette phrase.
Elle arrive toujours très tôt dans la conversation, parfois même en introduction. Comme une évidence, une urgence, un verdict déjà posé : « On n’a pas assez de visibilité. »

C’est devenu la réponse réflexe. Le diagnostic par défaut.
Le business ne décolle pas ? Il faut plus de visibilité.
Les clients ne viennent pas ? Il faut se montrer.
Le site ne convertit pas ? Il faut refaire la charte, faire des posts, lancer une campagne.

Et pourtant, dans la majorité des cas, ce n’est pas un problème de lumière.
C’est un problème de fond.
Pas un manque de projecteurs, mais un flou stratégique à la racine.

Ce que je constate, à chaque mission ou presque, c’est une confusion plus ou moins consciente entre ce qu’une entreprise fait réellement, ce qu’elle croit faire, ce qu’elle dit qu’elle fait… et ce que ses prospects comprennent.
Ces quatre niveaux sont censés être alignés. Ils ne le sont presque jamais.

Alors oui, la communication existe, les supports sont là, parfois même élégants.
Oui, les publications LinkedIn s’enchaînent, les stories Instagram tournent, une newsletter a été envoyée.
Mais tout ça repose sur une base floue.
Et quand le socle est incertain, la visibilité devient du bruit.
Ou pire : une distraction.

Je vois des entreprises très visibles… qui ne vendent rien.
Et d’autres, très discrètes, dont le téléphone sonne sans relâche.
La différence ne se joue pas sur le volume d’exposition, mais sur la justesse du message.
Pas sur la fréquence, mais sur la précision.

Le marketing, au fond, ne commence pas par “communiquer”.
Il commence par savoir ce qu’on veut vendre, à qui, pourquoi, et comment on va le formuler.
Pas dans notre tête. Pas dans un tableau.
Mais dans la réalité perçue par un client qui n’a pas le temps, pas le contexte, et encore moins l’obligation de deviner.

Ce que j’appelle “problème de visibilité” est souvent un symptôme.
Un signal d’alerte. Un cri mal formulé.
Ce n’est pas la lumière qu’il faut changer.
C’est le décor. L’angle de vue. La scène elle-même.

Quand tout est clair, une simple présence peut suffire.
Un seul contenu peut marquer. Un seul message peut ouvrir la porte.
Mais encore faut-il que ce message soit construit sur une base solide : une vision, une offre, une cible.
Et pas juste un “besoin de faire parler de soi”.

La visibilité n’est pas un objectif.
C’est un effet secondaire.
Et elle devient puissante quand elle repose sur un alignement réel, non pas “inspiré” ou “motivant”, mais tangible, stratégique et structurant.

Ce texte n’est pas un jugement.
C’est une observation de terrain, après quinze ans à naviguer dans les coulisses du digital.

Et s’il vous parle, c’est peut-être que le problème n’était pas la lumière.
Mais l’angle.


Julien Ricciarelli-Bonnal

23 Av. René Coty, 75014 Paris (France)
(+33) 09 72 19 21 58
julien@ricciarelli.eu

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