La phrase qui coûte le plus cher
Il y a des décisions qu’on pense anodines. Des petits décalages dans le temps, des arbitrages “provisoires”, des priorités qu’on ajuste en se disant que ce n’est pas si grave. Mais dans le monde de la communication, de l’image et du marketing, le “on verra plus tard” agit souvent comme un poison lent.
Il neutralise l’action, puis dilue la cohérence. Il transforme une décision importante en parent pauvre du quotidien. Il repousse à demain ce qui conditionne la perception qu’on donne aujourd’hui.
On le voit sur des dizaines de sites vitrines laissés à l’abandon six mois après leur mise en ligne. Des pages “en construction” qui ne seront jamais publiées. Des promesses d’articles ou d’actualités qui restent en brouillon. Des offres qu’on hésite à formuler clairement parce que “ça va sûrement bouger dans trois mois”.
Et pourtant, ces choix suspendus ont un impact immédiat.
Car le client, lui, ne sait pas que vous avez prévu une refonte. Il ne sait pas que vous hésitez entre deux positionnements. Il ne devine pas que vous êtes dans une période transitoire. Il voit ce qu’il y a. Et ce qu’il y a, c’est souvent une absence de décision maquillée en prudence.
Dans les PME, c’est encore plus flagrant. On veut avancer, on a la matière, on a l’envie. Mais le site ? “On verra plus tard.”
La stratégie de contenu ? “On attend la rentrée.”
Les offres à clarifier ? “On les connaît entre nous.”
Et tout ce qui pourrait structurer la communication reste au placard, parce que rien n’est jamais jugé assez prêt pour être partagé.
Résultat : on travaille, mais on n’émet rien. On avance, mais on reste flou. On produit, mais on ne transmet pas.
Dans les faits, c’est rarement un problème de budget ou de moyens.
C’est un problème de décision. Et parfois, de solitude.
L’image qu’on donne n’est jamais en pause. Elle parle avec ou sans nous.
Et à force de tout repousser à plus tard, on devient invisible maintenant.