ChatGPT ne tuera personne, sauf les fainéants
On a tout entendu depuis l’arrivée de l’intelligence artificielle et de ChatGPT : que les métiers allaient disparaître, que la création serait remplacée, que l’humain allait devenir inutile. C’est faux. Ce que l’IA ne supporte pas, c’est la paresse. Et dans le monde du marketing, il y en a beaucoup.
L’IA n’est pas une menace, c’est un miroir
L’intelligence artificielle n’invente rien. Elle compile, elle assemble, elle imite. Elle met à nu les mécaniques d’un métier que beaucoup ont confondu avec un réflexe.
Quand ChatGPT te sort en deux secondes un texte correct, il ne détruit pas ton métier : il te renvoie la preuve que ton travail manquait de singularité.
Le problème n’est pas l’outil. C’est la standardisation du discours, l’absence de réflexion, la répétition des mêmes recettes.
L’IA ne fait peur qu’à ceux qui ont cessé de penser. Les autres y voient un révélateur : ce qu’elle écrit, c’est tout ce que nous avons laissé s’installer depuis dix ans — des mots creux, des phrases toutes faites, des messages sans âme.
Le marketing est devenu prévisible, donc automatisable. Et si une machine peut faire ton job, c’est que tu l’avais déjà transformé en procédure.
L’humain n’est pas dépassé, il est désentraîné
On confond créativité et productivité.
L’IA produit plus vite, mais elle ne comprend rien à la nuance, à l’intention, à la perception. Elle peut écrire un texte fluide, mais elle ne sait pas pourquoi ce texte est juste ou faux. Elle peut imiter ton ton, mais pas ta colère, ta fierté, ton ironie.
C’est là que se joue la vraie différence : dans la conscience de ce qu’on écrit.
Beaucoup de professionnels du marketing ont perdu ce muscle. Ils enchaînent les briefs, les posts, les campagnes — sans jamais se poser la question du sens. Résultat : quand l’IA arrive, elle fait aussi bien qu’eux, voire mieux, parce qu’elle est constante.
Mais un créatif, un consultant, un stratège, quelqu’un qui relie les points — ça, aucune machine ne le remplacera. Ce rôle-là, c’est celui que redonne un audit stratégique : remettre de la pensée là où il n’y a plus que de la production.

La fin du copier-coller mental
L’IA ne tuera pas le marketing. Elle va simplement éliminer les fainéants intellectuels.
Ceux qui recopiaient sans comprendre, qui faisaient sans relire, qui parlaient sans savoir. Elle ne fera pas disparaître les métiers, elle va assainir les pratiques.
Parce qu’à partir du moment où tout le monde peut générer du contenu, la seule chose qui fera la différence, c’est la qualité de la réflexion.
Le marketing de demain ne sera pas “plus digital”. Il sera plus exigeant.
On ne paiera plus pour des gens qui savent cliquer, mais pour ceux qui savent penser. L’IA aura fait le tri : les techniciens sans vision disparaîtront, les stratèges reviendront au centre.
Le retour à la valeur réelle
L’ironie, c’est que ChatGPT ne fait que remettre les pendules à l’heure.
Il pousse chacun à se demander : “qu’est-ce que j’apporte, moi, que la machine ne peut pas donner ?”
Et cette question, elle vaut de l’or. Parce qu’elle force à retrouver le cœur du métier : la lecture humaine.
L’intuition. Le ton. La cohérence.
Les entreprises qui l’auront compris vont dominer les prochaines années. Pas celles qui auront le meilleur outil, mais celles qui sauront articuler la technologie autour d’une vision.
Et pour ça, il faudra revenir aux fondamentaux : un site web clair, cohérent, pensé pour une audience humaine — bref, une vraie création de site internet, pas une vitrine automatique sortie d’un template.
L’IA ne remplace pas la vision
Ce que ChatGPT révèle, c’est l’écart entre produire et comprendre.
La machine écrit, mais elle ne pense pas.
Et penser, c’est justement ce qui sauvera les bons.
L’intelligence artificielle ne tue pas les métiers : elle tue les habitudes.
Et c’est peut-être la meilleure nouvelle que le marketing ait reçue depuis vingt ans.
Rédigé par Julien Ricciarelli-Bonnal
2 novembre 2025

