Depuis quelques années, j’observe une dérive silencieuse en marketing : les marques produisent toujours plus, tout le temps, comme si l’abondance de contenus allait compenser l’absence de vision.
Pourtant, plus on parle, moins on s’écoute. En 2025, la France compte plus de 63 millions d’internautes, soit 95 % de la population, et plus de 50 millions de profils actifs sur les réseaux sociaux. Le monde entier bruisse, et tout le monde essaie d’être vu. Ce n’est pas une course à la visibilité, c’est une course à l’attention — et l’attention, elle, est finie.
Face à ce mur de bruit, la vraie question n’est plus “comment publier plus”, mais “comment parler juste”. Beaucoup d’entreprises continuent à investir lourdement dans le digital : plus de 70 % des budgets marketing mondiaux y sont désormais consacrés. Mais sans clarté stratégique, ces investissements deviennent un feu de paille. On multiplie les posts, les vidéos, les campagnes, en oubliant de poser la base : la raison d’être du message. Un audit stratégique bien mené permet souvent de révéler ce qu’il faut amplifier… et surtout ce qu’il faut arrêter.
Le piège du marketing moderne, c’est de confondre mouvement et progression. On bouge beaucoup, on mesure des KPI, on célèbre des impressions — mais on oublie l’essentiel : la cohérence. Les marques qui durent sont celles qui savent aligner leurs paroles et leurs actes. Elles construisent une présence sobre, mais constante. Elles comprennent qu’une communication crédible repose sur la régularité et la sincérité : deux qualités qu’on retrouve dans les relations publiques, quand elles sont bien orchestrées.
Produire moins, mais mieux : c’est peut-être ça, le vrai luxe de 2025. Parler avec mesure, laisser des silences, choisir ses batailles. Parce que dans un monde saturé de contenu, ce qui finit par percer, ce n’est pas le volume. C’est la justesse.
Rédigé par Julien Ricciarelli-Bonnal
16 octobre 2025
