Carnet de Julien Ricciarelli-BonnalActualitéPME & start-up : le plan Bpifrance à 2,3 milliards entre enfin en action

17 novembre 2025

PME & start-up : le plan Bpifrance à 2,3 milliards entre enfin en action

Il y a parfois des annonces qui ressemblent à des slogans, et d’autres qui marquent un véritable tournant. Le plan Bpifrance dédié aux start-ups et PME industrielles, doté de 2,3 milliards d’euros dans le cadre de France 2030, appartient clairement à la deuxième catégorie. Ce n’est pas un communiqué politique, ce n’est pas une promesse vague, ce n’est même plus un projet : c’est un dispositif officiellement lancé, financé, opérationnel, structuré, et accessible dès maintenant. Pourtant, comme souvent, ceux qui en auraient le plus besoin sont exactement ceux qui n’en ont pas entendu parler.

Alors que la réindustrialisation est devenue un mot-valise dans le débat public, les PME industrielles avancent dans un contexte beaucoup plus rude : inflation sur les matières premières, concurrence internationale, pression sur les délais, besoin de modernisation, rupture technologique permanente. Pour elles, un programme comme celui-ci n’est pas une opportunité de plus, mais un accélérateur qui peut changer la trajectoire d’une entreprise — à condition de savoir qu’il existe et de comprendre comment s’en saisir.

Un plan massif pensé pour moderniser l’industrie… vraiment

Les 2,3 milliards alloués ne sont pas un budget cosmétique. Ils sont répartis en quatre volets très concrets, qui correspondent à des besoins identifiés sur le terrain :

  • des diagnostics innovation, pour permettre aux PME de comprendre où elles se situent, quels leviers technologiques leur seraient utiles et comment structurer une montée en puissance cohérente ;
  • des investissements dédiés à la modernisation, qu’il s’agisse de machines, d’outils numériques ou d’équipements permettant d’améliorer la productivité et la sécurité ;
  • un accompagnement stratégique pour les dirigeants, afin de leur donner une vision claire de l’évolution de leur secteur, des tendances, des risques et des opportunités ;
  • un soutien à l’industrialisation des technologies émergentes, c’est-à-dire la possibilité de passer du prototype à la production à grande échelle.

Autrement dit, ce plan couvre le spectre complet : comprendre, investir, structurer, produire. Il ne manque aucun maillon de la chaîne, ce qui est rare dans les dispositifs publics. Et c’est précisément pour cela qu’il risque d’être sous-exploité : parce qu’il n’est pas “simple”, parce qu’il nécessite du temps, de la méthode et une vraie capacité à se projeter.

L’angle mort : l’information qui circule mal

Il existe un paradoxe très français : plus un dispositif est ambitieux, plus il semble difficile à saisir pour les PME. Le site de Bpifrance est clair, complet, détaillé ; les chambres consulaires relayent l’information ; l’État communique ; mais dans les ateliers et les bureaux des PME industrielles, très peu de dirigeants sont réellement au courant.

La première raison est évidente : les dirigeants d’industrie n’ont pas le temps de se plonger dans les dispositifs. Ils produisent, gèrent, arbitrent, résolvent des urgences. Ils ne peuvent pas se permettre de passer des heures à analyser “ce qui pourrait exister”. La deuxième raison est tout aussi simple : ils n’ont pas de référent interne capable de transformer ces annonces en stratégie. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas en profiter, c’est qu’ils n’ont ni les yeux ni les mains disponibles pour structurer la démarche.

C’est pourquoi l’accompagnement externe, notamment via du consulting marketing, devient souvent le chaînon manquant : quelqu’un qui lit les dispositifs, les interprète, les met en perspective, et surtout qui les transforme en feuille de route. La digitalisation, la modernisation et l’innovation ne sont jamais uniquement techniques ; elles sont profondément stratégiques.

L’impact réel : une modernisation accélérée au lieu d’une modernisation subie

Ce plan financé par France 2030 arrive dans un moment où beaucoup de PME industrielles sont à la croisée des chemins.
Investir maintenant, c’est prendre une avance décisive sur la concurrence.
Ne rien faire, c’est courir le risque de devenir progressivement obsolète.

Les diagnostics innovation, par exemple, permettent à une entreprise de comprendre précisément quels outils pourraient améliorer sa productivité ou sa visibilité. Les investissements financés par Bpifrance aident à absorber le choc économique lié à l’achat de nouvelles machines, de nouveaux logiciels ou de technologies émergentes. L’accompagnement stratégique fournit un regard extérieur qui manque souvent aux dirigeants isolés. Et l’aide à l’industrialisation des technologies émergentes donne enfin la possibilité à certaines start-ups industrielles de passer un cap que leur trésorerie rendait impossible.

Et au-delà de l’aspect purement industriel, ce programme influence aussi la manière dont une entreprise se raconte, se positionne et se rend visible. La modernisation est un acte stratégique, mais c’est aussi un acte narratif. Les entreprises qui progressent le montrent, le valorisent, créent de la confiance autour d’elles — un point essentiel dans une démarche de relations publiques, où chaque signal envoyé au marché contribue à façonner la crédibilité.

Un dispositif massif… encore trop silencieux

Ce plan Bpifrance devrait être sur toutes les lèvres : 2,3 milliards, ce n’est pas une ligne dans un tableau Excel, c’est une transformation en profondeur de notre tissu industriel. Mais comme souvent, l’information circule lentement, l’interprétation est complexe, et l’accès dépend de la capacité des dirigeants à se faire accompagner.

Ceux qui se saisiront de ce dispositif dès maintenant prendront une longueur d’avance. Ceux qui attendront que l’information “arrive jusqu’à eux” risquent de voir les opportunités passer devant leur porte. La différence entre une entreprise qui avance et une autre qui reste immobile tient rarement à la volonté : elle tient à la capacité d’agir au bon moment, avec les bonnes informations et les bons interlocuteurs.

La France met aujourd’hui 2,3 milliards sur la table. La question, désormais, n’est plus : “Que fait l’État ?” mais : “Qui saisira vraiment l’occasion ?”.

Rédigé par Julien Ricciarelli-Bonnal

17 novembre 2025

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