Auto-entrepreneurs : la réforme TVA abrogée
C’est une victoire symbolique pour les indépendants : le Parlement a finalement voté l’abrogation de la réforme des seuils de TVA qui devait s’appliquer dès 2025.
Initialement, la mesure visait à abaisser les plafonds d’exonération, exposant des milliers d’auto-entrepreneurs à la collecte et à la déclaration de TVA.
Sous la pression du terrain et des organisations professionnelles, elle vient d’être annulée.
Mais derrière cette marche arrière politique, une question demeure : que dit cette succession d’allers-retours sur la manière dont l’État perçoit réellement l’entrepreneuriat individuel ?
Une mesure mal calibrée dès le départ
La réforme, votée fin 2024, devait faire entrer plus tôt dans le champ de la TVA les auto-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires dépassait 30 000 € (au lieu de 36 800 € pour les services).
Objectif officiel : simplifier et harmoniser le système.
Résultat concret : une confusion générale et une anxiété grandissante chez les indépendants, déjà fragilisés par les hausses successives de charges.
Cet épisode révèle une chose : la fiscalité des petits entrepreneurs reste pensée depuis les ministères, pas depuis le terrain.

L’instabilité administrative, un poison économique
Chaque réforme, chaque rumeur de réforme, vient alimenter une insécurité permanente.
Or, l’entrepreneuriat repose avant tout sur la prévisibilité.
Difficile de planifier, d’investir, ou de recruter quand le cadre fiscal change tous les six mois.
Cette instabilité chronique explique pourquoi beaucoup d’indépendants restent frileux à grandir ou à sortir du régime micro.
Et c’est là que le consulting marketing prend toute sa valeur : il aide les entrepreneurs à repenser leur modèle, à diversifier leurs revenus et à consolider leur image malgré les turbulences administratives.
L’État et l’entrepreneur : deux temporalités irréconciliables ?
L’administration raisonne en trimestres budgétaires, l’entrepreneur en années de vision.
Ce décalage, quasi culturel, alimente l’incompréhension mutuelle.
Un dirigeant d’entreprise cherche la clarté, la cohérence et la stabilité — trois choses que les décisions politiques semblent souvent ignorer.
Mais l’entrepreneur reste, malgré tout, le moteur d’une économie locale et vivante.
Et c’est justement à travers des outils concrets comme la création de site internet ou la stratégie de marque qu’il peut regagner le contrôle de son image et de sa croissance, sans dépendre d’un contexte législatif instable.
Abrogation ou non, la confiance est le vrai enjeu
La suppression de la réforme des seuils de TVA est une bonne nouvelle à court terme.
Mais elle ne règle rien sur le fond : la relation entre l’État et les entrepreneurs reste fragile.
La fiscalité devrait encourager l’initiative, pas la décourager.
En attendant une vision plus claire, les indépendants ont deux leviers concrets :
→ se structurer,
→ et renforcer leur autonomie stratégique.
Parce qu’en France, l’incertitude fiscale n’est pas une fatalité — c’est un paramètre à intégrer dans la stratégie.
Rédigé par Julien Ricciarelli-Bonnal
25 octobre 2025

